" De novembre à mars... "

"De novembre à mars..." est un diptyque associant des images en mouvement et de la musique, les deux parties s’opposent dans leur écriture.
Comme une polyphonie de couleurs de formes de rythmes et de mouvements, trois thèmes s’y entrelacent :
- les remous agités de la mer prise entre des rochers, filmés en plan fixe,
- un sol d'automne, tapissé de végétaux, filmé en balayage rapide,
- un voile suspendu agité comme par une légère brise, de mouvement lent et aérien.
C'est une construction dynamique avec des symétries, des dissymétries, des métamorphoses où tout peut basculer, ou disparaitre.

Le “prélude“ est dense, très agité, tempétueux. Le rythme se construit par les contrastes francs d'accélérés, de ralentis, d'images fixes des deux premiers thèmes se combinant de multiples façons.
Passant très progressivement du noir et blanc à la couleur, il finit sur un embrasement de couleurs incandescentes.

La deuxième partie, à la manière d'un trio fugué, combine les trois thèmes en solos, duos, trios ; le développement fait de nombreuses ruptures, est plus homogène dans sa tonalité.

La musique est conçue selon les mêmes principes.
Les thèmes et leurs variantes sont répartis sur trois instruments :
- un udu (instrument de percussion africain constitué d'une simple jarre en terre cuite percée d'un orifice latéral)
- une peau de tambour frottée;
- un sifflet chinois.

La composition est fondée sur un traitement informatique dans MaxMSP. Très dense, superposant de nombreuses voix, turbulente et magmatique dans la première partie, la polyphonie se simplifie dans un mouvement général plus étale, elle devient plus fluide, transparente presque dans la deuxième.

Il n'y a pas d'intention de sens ni de récit. Jeux de métamorphoses, constructions polyphoniques et dynamiques, densification, raréfaction, ruptures fondent le travail sur les images comme sur les sons.
C'est ce que j'entends par "un travail musical" sur l'image.